Les salariés financeront désormais eux-mêmes une partie de leurs formations CPF
Depuis sa création en 2019, le Compte Personnel de Formation (CPF) en France a connu un succès incontestable. Plus de 5 millions de travailleurs se sont inscrits à des formations, avec un coût moyen avoisinant les 1 400€ par inscription, engendrant un total de 6,7 milliards d'euros. Cependant, ce triomphe n'est pas sans conséquences. Il a contribué à creuser le déficit de France compétence, l'instance de régulation nationale de la formation professionnelle. Pour remédier à cette situation, le gouvernement français prévoit d'introduire un reste à charge pour les bénéficiaires du CPF, à l'exception des demandeurs d'emploi et des travailleurs participant à des projets co-construits avec leur employeur. Cet article explore cette réforme et ses implications pour les salariés et les entreprises.
1) Un succès coûteux
Le Compte Personnel de Formation a connu un essor fulgurant depuis son lancement en 2019, permettant à des millions de salariés d'accéder à des formations professionnelles. Cependant, ce succès a eu un impact financier considérable. Les coûts associés à ces formations ont atteint 6,7 milliards d'euros, pesant sur le budget de France compétence, qui assure la régulation de la formation professionnelle en France.
2) La nécessité d'un reste à charge
Face à cette situation, le gouvernement français a décidé de mettre en place un reste à charge pour les bénéficiaires du CPF. Cette mesure vise à alléger le fardeau financier sur les finances publiques tout en continuant à soutenir la formation professionnelle des salariés. Le reste à charge serait « proportionnel au coût de la formation dans la limite d'un plafond ou fixé à une somme forfaitaire ». Cette initiative permettrait au gouvernement de réduire les dépenses liées au CPF.
3) Exceptions à la règle
Il est essentiel de noter que cette réforme ne touchera pas tous les bénéficiaires du CPF de la même manière. Les demandeurs d'emploi ainsi que les salariés participant à des projets co-construits avec leur employeur seront exemptés du reste à charge. Les travailleurs auront la possibilité de négocier un abondement de leur CPF avec leur employeur, soit individuellement, soit dans le cadre d'un accord collectif.
4) Les implications de la réforme
L'amendement gouvernemental visant à instaurer un reste à charge pour les salariés devrait être adopté par le biais de l'article 49-3 dans les prochains jours. Cependant, il n'entrera en vigueur qu'à partir du deuxième trimestre 2023. Cette réforme suscite des réactions mitigées parmi les acteurs du secteur de la formation professionnelle. Certains saluent la mesure comme une façon de responsabiliser les bénéficiaires du CPF et de réduire la pression sur les finances publiques, tandis que d'autres la considèrent comme un frein à l'accès à la formation pour les travailleurs.
La réforme du CPF en France, prévoyant l'instauration d'un reste à charge pour les salariés, vise à réduire le coût financier considérable associé à ce programme de formation. Alors que le gouvernement cherche à équilibrer les dépenses, les bénéficiaires du CPF devront bientôt assumer une part du coût de leur propre formation. Toutefois, des exceptions sont prévues pour les demandeurs d'emploi et les travailleurs participant à des projets co-construits avec leur employeur. Cette réforme suscite des débats quant à son impact sur l'accès à la formation professionnelle en France, et son entrée en vigueur est attendue au deuxième trimestre 2023.
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